Friday, August 10, 2012



De Hiroshima à Fukushima: 
le Japon de la discorde





Cette semaine, les médias japonais parlent de deux choses, des commémorations des bombardements nucléaires d'Hiroshima et Nagasaki, et, de la nécessité de redémarrer des centrales nucléaires, suspendues après les événements tragiques des réacteurs de Fukushima Dai-Ichi. Le débat énergétique a démarré, le Japon a depuis organisé des manifestations de masse contre l'énergie nucléaire.

La bataille est menée pour sauver l'économie et l'industrie, près d'un an et demi après l'accident. Pour qui? Les évacués de la région contaminée de Fukushima et les régions voisines n'ont pas l'impression que le gouvernement japonais oeuvre à leur réintégration dans une vie "normale". Pourquoi les sommes allouées aux victimes du séisme et du tsunami ne sont elles pas versées aux bénéficiaires? Effet de manches et mépris pour les gens de la rue de la part de ces élites des beaux quartiers ministériels d'un Japon avare en réinsertion? Beaucoup d'évacués du Tohoku se sont suicidés ou sont morts d'épuisements. Les gens âgés surtout. Drames sans fin. Des rôles héroïques sont révélés avec ces "nettoyeurs" de Fukushima mais apparaissent aussi des scandales et de l'opacité, pire, du secret comme toujours dans le "village  nucléaire."


Les japonais s'interrogent. Comment se fait-il que certains réacteurs atomiques soient aujourd'hui re-démarrés comme les tranches d'Oi dans la région de Fukui? Des dizaines de milliers de personnes en colère ont donc envahi poliment les rues des grandes cités japonaises dans des manifestations massives et pacifiques, depuis des mois. Pas une seule arrestation. En particulier à Tokyo en Juillet, 70.000 voire 200.000 manifestants, des mouvements citoyens, des antinucléaires mais aussi des non politisés,des familles avec enfants, des employés de bureaux, des religieux, des artistes, des intellectuels tels le Prix Nobel de Littérature 1994 OE Kenzaburo le 16 Juillet au parc de Yoyogi, dans le coeur de Tokyo.


Sourds, les industriels, les sociétés de commerce et les fonctionnaires japonais, ceux que l'on nomme le "village nucléaire", déclarent à l'unisson que s'il n'y a pas redémarrage de certaines centrales nucléaires, l'économie industrielle du Japon peut s'attendre à un effondrement à la fin de Septembre de cette année... Information incorrecte, car on n'a pas ici considéré les gigantesques stocks énergétiques et les productions des centrales thermiques notamment mais information reprise en masse par les médias "conservateurs" japonais avec écho outre-mer...




Le Japon de "la discorde" 

Certains plaident en faveur de l'élimination complète de l'énergie nucléaire en tant que telle, une partie de plus en plus croissante de la population japonaise, et d'autres souhaitent la reprise de la production d'énergie nucléaire. Le débat politique devient sérieux. Enfin... pourrait on penser.


C'est dans ce contexte que survient le triste anniversaire du bombardement atomique d'Hiroshima. Le Sankei Shimbun, quotidien conservateur, a fourni des détails inédits sur ces bombardements, sans révéler ses sources: "Les États-Unis pourraient avoir vaincu le Japon en 1945 sans bombardement atomique, mais leurs intentions étaient de lancer un sérieux avertissement à l'Union Soviétique."


Dans la matinée du 6 Août 1945, le bombardier américain B-29 commandé par le colonel Paul Tibbets a lâché une bombe atomique, "Little Boy", équivalent à 13 - 18 kilotonnes de TNT sur la ville japonaise d'Hiroshima. Trois jours plus tard, le 9 Août 1945, une bombe atomique "Fat Man" a été larguée sur Nagasaki par le pilote Charles Sweeney, commandant de la bombardier B-29 "Bockscar". Le nombre total des victimes? Il varie de 90.000 à 166.000 personnes pour Hiroshima et de 60 à 80 mille personnes à Nagasaki. Le rôle des bombardements atomiques dans la capitulation du Japon et la justification éthique de l'attentat continuent de provoquer de vifs débats. (nb: Comme je l'ai constaté sur ma page Facebook) Certes, le 15 Août 1945, le Japon a annoncé sa défaite. L'acte de reddition qui a officiellement arrêté la Seconde Guerre mondiale a été signé le 2 Septembre 1945.


Selon le quotidien japonais Sankei Shimbun, l'accord qui prévoit l'utilisation de l'arme atomique contre le Japon a été signé en Septembre 1944 lors d'une réunion du président américain Franklin D. Roosevelt et de Winston Churchill, à Hyde Park, Londres.


Eté 1945: les États-Unis, soutenus par le Royaume-Uni et le Canada en vertu du "Projet Manhattan" ont achevé les travaux préparatoires pour la création des premiers essais des armes nucléaires existantes. Le 16 Juillet, le premier essai d'une arme atomique est fait et réussi dans le Nouveau-Mexique. La puissance de l'explosion est de 21 kilotonnes de TNT.


Le 24 Juillet 1945, conférence de Potsdam: le président américain Harry Truman a informé Staline que les Etats-Unis a acquis de nouvelles armes de "destructions massives". On peut lire dans les mémoires de Truman que: "Staline lui fit signe de loin, alluma sa pipe, et ne montrent pas d'intérêt particulier." Il était heureux et a exprimé l'espoir que les États-Unis seraient en mesure d'utiliser la bombe contre les Japonais. Churchill, qui surveillait Staline, pense que Staline ne comprends pas alors ce que signifiait Truman...


Provoquer un grave impact moral et psychologique sur Staline

Selon les historiens japonais dont les conclusions sont citées par le quotidien Sankei Shimbun, l'une des raisons du bombardement atomique du Japon était donc de créer, susciter et provoquer un grave impact moral et psychologique sur Staline. Le Japon aurait perdu la guerre sans le bombardement, rapporte le quotidien conservateur japonais.


Si cette version est correcte, alors les Américains ont connu un échec sans précédent car les bombardements du Japon n'ont pas eu d'incidence sur Staline qui est resté fidèle à ses principes, a occupé des îles dans le nord du Japon, au point que quelques années plus tard l'Occident est entré en "guerre froide" avec l'Union Soviétique qui a fait exploser sa première propre bombe atomique le 29 août 1949 dans le Kazakhstan. L’obtention de cette technologie est pour partie due "à un bon système d’espionnage, cela contribuera à un climat de paranoïa aux Etats-Unis qui se traduira par la "chasse aux sorcières..."


Le 13 février 1960, une bombe A, d'une puissance de 70 kilotonnes surnommée Gerboise bleue, a été testée par l'armée française dans le désert du Tanezrouf en Algérie. "Hourra pour la France ! Depuis ce matin, elle est plus forte et plus fière", s'enthousiasmait le général de Gaulle, président de la République. Les Etats du Maghreb réagissent violemment contre ces tests: deux jours plus tard, le Maroc rappellera son ambassadeur à Paris.



Dès ses premières applications,
l’énergie nucléaire a donc été marquée par la dualité, le mot est la hantise mais aussi la réalité du vrai Japon: nouvelle source d’énergie abondante, elle est aussi le symbole d’un immense pouvoir de destruction. Le Japon en a fait la très cruelle expérience, 3 fois, à Hiroshima et à Nagasaki les 6 et 9 Août 1945, et à Fukushima au lendemain du tremblement de terre et du tsunami du 11 Mars 2011. (Image)

Le débat est lancé au Japon, mais ira-t-il jusqu'à la tenue d'un référendum démocratique sur la question si simple et pourtant si importante: "Etes-vous pour ou contre la réduction de la production d'électricité d'origine atomique depuis l'accident de Fukushima?"



Avec des éléments sur ce sujet diffusés dans mon reportage sur les cérémonies de Hiroshima du 6 août 2012, avec pour la première fois présent, le représentant du président de la république François Hollande, l'ambassadeur Masset, sur RTL radio

http://lnk.nu/rtl.fr/24d0



Fukushima

Wednesday, August 08, 2012


Will Prime Minister Noda survive Japanese hot summer?




"Japanese governance is melting down at the moment we cannot make decisions and go forward, so we need a new governance that will decide and move things forward. The old system [of Noda] depending on bureaucrats from the 60s' is too old and we need more dynamic changes in governance, we need a new  realignment and government system, a large coalition, and high speed to make decisions, we must speed up and carry on new policies!" 


Says who? A Japanese radical? No these are the views of House of Representatives lawmaker Takatane Kiuchi interviewed by Shingetsu news agency of my friend Michael Penn, keen analyst of JP politics. Kiuchi is a disappointed politician and he resigned from the ruling Democratic Party of Japan earlier this year, he recently established his own parliamentary group called the Association of Reform Independents.

I am always surprised with Japanese politics, especially in summer when the temperature gets nuts, 35 degrees C. Japanese politics is half way between Shakespeare betrayal's tragedies and the soap opera "Sex and the City". Editors and Diet-men and women are always excited with midsummer nightmares and dramas falling on Nagatacho years after years. Nagatacho it is the hill in center Tokyo where the Diet is located, above the Kasumigaseki ministries compound.

But when I read this news about atomic energy, I thought, that's it. "The Japanese Minister of Industry says it is conceivable that Japan ends completely nuclear power after 2030, without affecting the economy. We can do it" said Minister of Economy, Trade and Industry, Yukio Edano at a press conference." Oh, really? And then this one "Currently Noda withdrew from imposing the consumption tax." This is a sequential change and I wait to see because such moves are not just simple things in Japan. A total reversal of top policy making. The Noda team gives up, and collapses around O-Bon summer holidays or September? Sure something has to be reinforced before the IMF World Bank gatherings in the Autumn.

What I mainly understand here is a configuration which would enable a political operation designed to the destabilization of the current Prime Minister Noda inspired by the dolce-vita of the conservatives and their neo-cons aficionados. Behind all of this summer agitation? No doubt the opposition, LDP and various small parties played by major power breakers, some neo-con over evaluated like the current Osaka mayor Hashimoto, or the DPJ Ozawa recently expelled by the Democrat party leadership of Mr Noda.

So what's the beef? Actually it won't change much to the way Japan is governed but it adds spices to a reconfiguration that Japan likes so much giving the archipelago the impression that things "move on". Reality is more stern. As weekly magazine writes there is an operation and internal turmoil in Parliament, from the conservatives but also and especially Shukan Shincho believes the former flamboyant Prime Minister Junichiro Koizumi is agitating the Diet work! I wonder.

Meanwhile the Japanese press suddenly discovers that "Surprising poll result shows signs that public is turning against nuclear power" (Mainichi August 7th) As one friend told me at a dinner recently, it is good this country has a strong bureaucracy otherwise the land would turn havoc... Looks like no-one knows where to go. So time for  the meltdown of the current Noda DPJ administration and arrival of a Koizumi style type strong led coalition, an Ishihara (the son not the father Governor of Tokyo) or an agglomeration of small parties led by LDP, it looks like DPJ boss Noda and LDP boss Tanigaki are unhappy since a few days. Something like, "your time is over, go now!"



http://lnk.nu/shingetsunewsagency.com/249t.html

http://www.shinchosha.co.jp/shukanshincho/

http://lnk.nu/lepetitjournal.com/249u.html