Dans les années 1980, les experts américains chauffaient à blanc quant à la prétendue puissance économique du Japon (qu'ils voyaient comme une menace). Depuis, les craintes du Japon fondent comme neige au soleil.
Au deuxième trimestre de cette année, le Japon a été dépassé par la Chine comme le n° 2 mondial de l'économie. Mais pour le premier semestre 2010, le Japon reste au second rang des puissances économiques mondiales.
Tous ces chiffres ne sont donc que des indications du "marché" qui aime si souvent nous faire prendre des vessies pour des lanternes dorées. Certes, le régime autoritaire de la Chine est en mesure de prendre rapidement des décisions d'envergures pour l'avenir du pays que ce soit dans les nouvelles technologies, les projets industriels, l'attribution de ses ressources. Et précisément débattent les "analystes" la Chine doit-elle continuer de recevoir des aides au titre d'économie émergente?
Attendons les chiffres des prochains trimestres. La Chine de l'Est, riche et puissante, a peu de points comparables avec la Chine de l'Ouest, plus pauvre, mal développée alors qu'elle occupe une large frontière stratégique avec l'Asie centrale convoitée par les Américains.
Pavillons de sous-marin des forces navales chinoises
Pour le deuxième trimestre, le Japon a récolté un produit intérieur brut de 1,2 milliards de dollars. La Chine a atteint 1,3 milliards de dollars, un peu moins d'un tiers des résultats de l'économie américaine.
Pourtant, cette belle performance chinoise démontre ce qui est peut-être la plus grande transformation économique dans l'histoire humaine: 300 millions de Chinois sortent de la pauvreté en l'espace de près de 30 ans!
30 ans de réformes historiques
C'est en visite dans la ville de Shenzhen que le Premier ministre Wen Jiabao a ainsi lancé un mot d'ordre et prône de nouvelles réformes politiques. Preuve que ce grand laboratoire reste fidèle à sa définition.
"La Chine doit poursuivre sur la voie des réformes politiques pour préserver la santé de son économie", a déclaré Wen, géologue de profession, ses propos ont été repris par l'agence officielle de presse Chine nouvelle.
"A moins de préserver la restructuration politique, la Chine pourrait perdre ce qu'elle a obtenu par la restructuration économique, et les objectifs de son entreprise de modernisation pourraient être manqués" et ajoute Wen Jiabao "les droits démocratiques et légitimes du peuple doivent être garantis".
Message fort du chef du gouvernement, chapitré par les ténors des forces armées chinoises critiquant le manque de fermeté du gouvernement chinois face aux "provocations étrangères". Ici, les chefs militaires de l'APL s'adressent aux forces armées américaines, qui depuis plusieurs mois accumulent avec coréens du sud et japonais, les manœuvres maritimes dans les mers de Chine. L'armée aime les symboles et le progrès, elle vient de nommer fin juillet Mao Xinyu,le petit fils de Mao Zedong, général de division. Il ressemble au "Grand Timonier" et il écrit son "blog" sur la toile, évoquant son auguste grand père.
Wen prend-il le large? Il est en poste jusqu'en 2013, il a néanmoins exprimé le souhait de "créer les conditions" qui permettront au peuple de critiquer et superviser le gouvernement de manière à traiter "le problème de l'extrême concentration du pouvoir liée à un contrôle inefficace".
Concentration du pouvoir
Les journalistes qui ont couvert les manifestations de démocratisation conclues par des événements dramatiques sur Tiananmen en Juin 1989 ont en mémoire cette visite auprès des étudiants manifestants, visite tardive certes, mais visite il y eut, effectuée par le défunt Zhao Ziyang http://bit.ly/9y9dRb
Zhao Ziyang, décédé en 2005, ancien chef du PCC, combattant les excès du Maoïsme et la corruption des cadres, prônant les réformes, accompagné en 1989 sur Tiananmen de son jeune assistant de l'époque, un certain Wen Jiabao! Wen est aujourd'hui premier ministre et avait de quoi s'inspirer lui qui avait usé ses pantalons sur les mêmes bancs d'école de l'élite de Tianjin qu'une autre grande icône de la Chine, le non moins estimable et subtil Zhou Enlai!
Pékin, hier
La Chine qui était au 19 et 20e siècle un Empire-nation déchiré, rendu extrêmement pauvre, est aujourd'hui devenue le premier exportateur mondial et les bons chiffres adossés aux ambitions politiques constituent aujourd'hui deux ou trois petits rappels à l'ordre chiffrés.
"Aussi bien en Chine qu'au Japon, les gens et les choses se transformeront, au cours de la guerre et après la guerre." De la contradiction (Août 1937) Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome I.
Faits et citations. Ils tendent à prouver qu'aucune nation ou prédominance économique persistante est acquise une fois pour toute et qu'en Chine une campagne ou une dynastie se succèdent les unes après les autres.
La Chine a le temps, mais elle est désormais concurrente, offensive, dotée d'une impressionnante démographie, raffinée dans l'exercice rigoureux d'un pouvoir étroitement partagé entre un gouvernement national et provincial, une bureaucratie, un parti puissant, des militaires et ses nouveaux milliardaires... cette Chine n'en finit plus de se réveiller et de faire trembler le monde, mais aussi et c'est nouveau, de se ré-inventer et de faire rêver!
"Me Jane"Jane Zhang en concert à Pékin ce week-end, Jazz Rock et un contrat chez Universal