Sunday, August 15, 2010

Cosplay douteux dans les sanctuaires nippons


De tels événements révélateurs de la confusion des esprits n'auraient aucune espèce d'importance s'il ne s'agissait pas de faits qui surviennent dans des nations qui émergent en méga-développement, en un devenir de forcené poussé à l'extrême, dans des économies les plus techniquement développées et les plus riches au monde et donc les plus puissantes, les plus imprévisibles.



[Post en bilingue]

Comme chaque année vers le 15 août, après les commémorations de Hiroshima, et la mine basse sur "la défaite de Hiro-hito" pardonné illico presto par les tribunaux américains d'après-guerre, on a droit aux réécritures historiques des révisionnistes de tout poil, et le sanctuaire shintoïste Yasukuni de Tokyo accueille régulièrement une troupe pathétique de nostalgiques en uniforme poussiéreux du 19e siècle. Les japonais de la rue ont d'autres problèmes en tête, n'y prêtent guère attention, le plus souvent ils regardent avec suspicion ce folklore sulfureux, insulte à la mémoire des disparus.

La nouvelle a fait à peine 3 lignes dans les journaux japonais qui sortent en revanche des exclusivités historiques en cette période car les archives s'ouvrent peu à peu, mais elle génère beaucoup de commentaires, twitt et news de comptoirs. Car tout de même, on sait que l'extrême droite européenne a fait une visite, notamment un certain monsieur "le-pen-neu" au sanctuaire Yasukuni de Tokyo. Le fossé est grand entre prières et détournement des politiques, ces derniers manipulent et gesticulent.

Plus sobrement, les familles japonaises agacées par ces soubresauts révisionnistes du Yasukuni et qui ont perdu un des leurs durant la colonisation et la guerre demandent que l'état Japonais offre aux familles des victimes militaires et aux populations civiles victimes des militaristes ou tuées par les bombardements américains, un sanctuaire moins controversé que le Shintoïste Yasukuni. Un site réunit les critères de modération tel que le mémorial de Chidorigafuchi, situé dans un parc et jardin japonais propice au recueillement, non loin du Budokan et de l'Institut Culturel Italien en contrebas du Palais Impérial.


Sur la visite des extrémistes européens, un raccourci intéressant des deux jours de réunion avec par exemple l'incompréhension choquante d'un des délégués japonais réunis dans un grand hôtel, citée par un journaliste, sur son blog, en anglais titré "Whacky ideas and dark thoughts".

"... the most revealing moment came towards the end of the day, in a question innocently posed by a stocky Japanese delegate. The faces of the European participants turned pale, and for a brief second, everyone became very uncomfortable. The question sounds contrived, but it is not. This is what he really asked:

Quotes: "I don't know too much about the history and culture of Europe, so my question may be very primitive. If so, I apologise. I'd like to ask about the very strong hatred against the Jewish people that was put forward by Hitler. Listening to you yesterday and today, there doesn't seem to be too many concerns about the Jews. But I sense that there is a strong fear of Muslims. However, when we the Japanese look at it, the Catholics, Jews and Muslims all respect one god, they derive from the same origin, and they all come from the same geographic region. So why do you hate each other so much? That is something that I don't understand. And how about the Jews? What happened? Don't you hate them any more?" End of quotes.



On World War II and Japan, I suggest to read Herbert P. Bix, the author of "Hirohito and the Making of Modern Japan", an acclaimed account of the Japanese Emperor and the events which shaped modern Japanese imperialism.

"Bix earned his Ph.D. in history and Far Eastern languages from Harvard University and a B.A. degree from the University of Massachusetts at Amherst. He was a founding member of the Committee of Concerned Asian Scholars. For several decades, he has written about modern and contemporary Japanese history in the United States and Japan. He has taught at many universities and is a professor of history and sociology at Binghamton University. Hirohito and the Making of Modern Japan won the Pulitzer Prize in 2001."

Especially this year, all attempts to justify or not the use of the atomic bomb in Hiroshima ad Nagasaki were followed by a "malaise" within American circles, media, scholars, diplomats. Apologies or no apologies, from whom? Japanese, American government. To whom? Civilians? From where? Japan, Allied nations, China, Korea (North and South), What effect on POWs', enslaved laborers, reparations? Etc. Then followed a lot of reports to show the ugly reality of the Pacific war.


A lire "Le dérangeant message d'Hiroshima" dans Le Monde

Citations: "Les bombardements nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki ne se "réduisent" pas à deux jours d'horreur, en l'espace desquels quelque 220 000 habitants perdirent la vie. Pendant des années, les irradiés ont été abandonnés à leur sort et laissés pratiquement sans soins en raison du secret que les Etats-Unis entretenaient sur les effets de la bombe. Longtemps, on ignora comment soigner ces terribles brûlures, arrêter les hémorragies des écorchés vifs. La crainte que l'irradiation ne fût contagieuse fit des victimes des êtres déshumanisés, ostracisés par leurs voisins, rejetés par les employeurs. Jusqu'en 1957, ils ne bénéficièrent d'aucune assistance sociale. C'est cette mosaïque de souffrances et de drames individuels silencieux qui constitue la mémoire d'Hiroshima et de Nagasaki.

En dépit de la tragique singularité de leur sort, les atomisés n'ont cessé d'entretenir de poignantes correspondances avec d'autres victimes civiles de la guerre. On ne peut que souhaiter, comme l'écrit le quotidien Asahi Shimbun, que la plus grande portée symbolique donnée à cette commémoration 2010 ne soit pas que "l'événement d'un été".

La Chine, malheureusement, n'a pas envoyé de représentant à la cérémonie d'Hiroshima. Aucune explication n'a été avancée par Pékin, mais cette absence rappelle que les Japonais ont, de leur côté, toujours autant de mal à réexaminer leur passé militariste. En Asie, dans les pays qui furent la cible de l'agression nippone, cette plaie-là, aussi, reste béante." Fin de citations.



7 Juillet 1945, le président Harry Truman, au centre, lors des entretiens avec le dirigeant soviétique Joseph Staline, à gauche, et le Premier ministre britannique Winston Churchill, à la Conférence de Potsdam à Potsdam, en Allemagne


L'entrée en guerre des Russes a forcé le Japon à capituler

Alors que les États-Unis larguent leurs bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki les 6 et 9 août 1945, 1,6 million de soldats soviétiques lancent une attaque surprise sur l'armée d'occupation japonaise en Asie orientale. "August Storm!" Quelques jours plus tard, les soldats de l'armée de l'empereur Hirohito sont acculés à la défaite militaire.

Les historiens ont fait valoir que cette opération soviétique a été primordiale voire plus efficace que les bombes atomiques pour mettre fin à la guerre. Les Soviétiques se sont arrêtés à seulement 50 kilomètres du nord du Japon, non loin de l'île de Hokkaido.

Malgré les morts des bombardements atomiques, 140.000 à Hiroshima, 80.000 à Nagasaki, le commandement militaire Impérial a estimé qu'il pouvait résister à une invasion alliée s'il conservait le contrôle de la Mandchourie et de la Corée qui a fourni au Japon les ressources pour la guerre, selon Terry Charman, un historien de la Seconde Guerre mondiale du Musée de la Guerre de Londres. "L'attaque soviétique a changé tout cela" dit Charman. "Les dirigeants de Tokyo ont réalisé qu'ils n'avaient aucun espoir.

Aux États-Unis, les bombes A et H sont encore largement considérées comme une décision de dernier ressort contre un ennemi qui semblait déterminé à combattre jusqu'à la mort. Le Président américain Harry S. Truman et les dirigeants militaires américains croyaient qu'une invasion du Japon aurait coûté des centaines de milliers de vies américaines. [Et japonaises? Note de Asian Gazette]

Dominic Lieven, un professeur de la London School of Economics, a déclaré que les sentiments anti-soviétique à l'Ouest ont eu tendance à minimiser les succès militaires soviétiques. L'importance de l'opération a été énorme " affirme un général en retraite, Makhmut Gareyev, président de l'Académie russe des sciences militaires: "Les soldats soviétiques qui ont pris part à la campagne de 1945, en participant à la guerre avec le Japon militariste ont fait que l'Union soviétique a précipité la fin de la Seconde Guerre mondiale. "

Thèse connue de longue date mais que des universitaires et médias américains semblent découvrir ou osent affirmer comme Richard B. Frank alors que les archives russes et japonaises, plus nombreuses, s'ouvrent largement aux chercheurs et aux observateurs russes et étrangers.



In relation to the decision made by Japan to surrender, one of the Japan longest based Foreign Correspondent quotes this relevant information on Aug 15 2010 on the US Japan relations forum NBR http://bit.ly/bYXPgi Quotes:

"In the Nagasaki museum containing artifacts of the Aug. 9, 1945 nuclear bomb is a copy of the first page of the daily newspaper published in Nagasaki. I think the page that is displayed was first page of the morning edition of Aug. 10. The lead story (which in Japanese newspapers is always published at the top right of page one) was the news about the Soviet Union's declaration of war on Japan. The No. 2 story, which is published at the top left of the first page, was the atomic bomb dropped on Nagasaki. It has been many years since I last visited the Nagasaki museum but I would think that front page is still on display there. The placement of the two stories made by the editors of the newspaper shows that the editors of the Nagasaki newspaper thought that the Soviet entry into the war was the more important story that day."


Sources: The Economist, Prof. H. Bix, Wiki, Pulitzer price, Le Monde, Agences, ䷕Reporter's notes.

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