Chaque année au Japon, à la suite d'une séparation ou d'un divorce, 166.000 enfants sont coupés, le plus souvent définitivement, d'un de leurs parents, selon des statistiques officielles. Dans 80% des cas, c'est le père, japonais ou étranger, qui perd tous ses droits sur l'enfant et est en outre condamné à verser des indemnités et une pension alimentaire à la mère. Pour présenter ce dossier ahurissant j'ai fait inviter, au Club des Correspondants de Tokyo, 3 spécialistes et 6 parents victimes de ces cas d'enlèvements, le 14 juillet, dont Thierry Consigny, un élu des Français de l'Etranger et ai assuré la présentation-modération de la conférence de presse.
Ahurissant car contrairement à ce qui se passe dans les autres pays développés, le droit de visite n'est pas inscrit dans le Code civil japonais et l'enlèvement d'enfant n'est pas considéré comme un crime! Le Japon considère que l'enfant doit, comme le foyer, bénéficier de la protection du foyer garanti par la loi...
Les enlèvements se pratiquent donc également à l'étranger et une fois revenu au Japon, le parent kidnappeur n'a rien à craindre de la justice de son pays, car le Japon et la Russie sont les seuls membres du G8 à ne pas avoir signé la Convention de La Haye sur les aspects civils des déplacements illicites d'enfants. La presse japonaise a annoncé une signature pour 2010, mais cette information n'a pas été confirmée par le gouvernement japonais.
"Le ministère de la Justice est partagé sur cette question", pour Thierry Consigny, conseiller de l'Assemblée des Français de l'Etranger. "Et même si le Japon signait cette convention, il faudrait ensuite changer le Code civil pour qu'elle soit appliquée dans les faits". Le Japon a ainsi signé en 1994 la Convention de New York sur le droit des enfants à voir les deux parents, mais cela n'a rien changé."
Les témoignages des parents tels ceux de Masako (a ma gauche sur la photo), nippo-canadienne, ont permis de mieux faire saisir la gravité de la situation d'enfants privés de l'un de leurs parents, mais pire encore, ont permis de constater que la nationalité étrangère de l'enfant est gommée par le système en place au Japon. Une évolution "pour le bien des enfants" déclarent les panélistes devra voir le jour afin de mettre un terme aux souffrances de ces parents et de ces enfants, victimes d'un système inique alors que le Japon se place de lui-même aux premiers des rangs des nations développées et démocratiques.
No comments:
Post a Comment
Be nice and informative when you post or comment.
Thank you to visit Asian Gazette Blog of Joel Legendre-Koizumi.