Chine et Japon, ombres ou lumières?
Arrivé très jeune journaliste dans la Chine de l'ouverture de Deng Xiaoping et Hu Yaobang, j'ai eu la chance de réaliser de nombreux reportages depuis Pékin, je voyageais beaucoup en Chine, j'y ai vraiment pris goût depuis, visiteur de toute l'Asie. Je racontais cette Chine que je voyais et qui se réveillait, j'en parlais invité du matin chez Philippe Caloni sur France-Inter, sur France Culture ou Rfi.
On parlait alors de la Chine en chantier, de décollage économique, des premiers désirs de démocratie, on en voit le résultat aujourd'hui. Chine 2eme puissance économique mondiale, la première puissance mondiale en 2050 et pas de grande évolution démocratique? Si, quand même, on y fait ce qu'on veut en Chine aujourd'hui, sauf de la politique, à moins d'être au PCC ou dans l'un des 7 ou 8 micro partis qui prétendent exister et incarner le libre accès à la vie politique.
J'ai vu les premiers frémissements étudiants qui menèrent peu après à Tian'anmen en Juin 1989 depuis mon balcon Pékinois proche de (北大) Beida, et j'y ai entendu, durant les soirées glaciales du nord de la Chine, ces premiers appels à la démocratie, à la vie comme en Occident, à l'enrichissement, au "fun," lancés depuis l'université de Pékin, souvent des frustrations d'étudiants chinois et étrangers bientôt épaulés par d'autres forces... J'ai vu et entendu beaucoup. J'ai eu accès aux documents du Parti, comment? Disons, le jeu des factions. J'ai fait des rencontres et y ai découvert des trésors que je n'ai pas fini d'évoquer le jour venu. Il faut vérifier en effet.
On ne parlait plus alors de la Chine de la Révolution Culturelle, mais entre deux verres d'eau chaude, on me parlait en détail des acteurs de l'époque comme par exemple de ces 2 femmes célèbres, les chinoises Jiang Qing, le chien de Mao, et l'écrivain Han Suyin, de son vrai nom Chow Kuanghu-Zhōu Guānghú, née de père chinois et mère Belge.
Aussi ai-je bien aimé cette émission d'hier "Concordance des Temps" de Mao à Xi Jinping, à propos de la Chine de Mao, sur France Culture, animée par l'ex PDG de Radio France qui m'encouragea alors dans mon aventure chinoise, Jean-Noël Jeanneney. Dans cette émission avec Domenach (lui et François Godement que j'ai connu en Chine) sont décidément les deux carrefours obligés, aux missions messianiques, des médias francais sur la Chine tant il est vrai qu'ils savent comment constituer leurs fonds durant leurs recherches.
Dans cette émission, on y entend l'inoubliable Han Suyin disparue en novembre 2012. Elle a écrit des livres magnifiques sur la Chine et parle ici de Jiang Qing, de "Madame Mao": "Elle est très dangereuse parce qu'elle est bête, elle n'avait pas la grandeur d'âme qu'il fallait." A la 39e minute.
http://lnk.nu/franceculture.fr/29f9
Je cite un autre lien intéressant, plus ancien, l'interview télévision de Han Suyin par Georges Suffert (ina.fr) Han Suyin parle de la période de 1966 à 1979 dans le cinquième et dernier volet de son autobiographie: "La moisson du phénix" et de sa première rencontre en septembre 1969 avec la femme du grand timonier. En langue française.
http://lnk.nu/ina.fr/29fa.html
Je ne peux m'empêcher de jeter un regard en arrière, alors que Chine et Japon, tant aimées l'une et l'autre par la France et l'Europe, n'en finissent plus en cet hiver 2012 2013 de frapper les esprits ardents, ambitieux, durs, et sont prêts à faire face aux agressions voulues par d'autres. Depuis Tokyo, en ce dimanche 16 décembre 2012, jour d'élection au Parlement, un certain héritier, Shinzo Abe, pâle figure de l'histoire contemporaine, s'apprête à enfiler un costume bien trop grand pour lui. Xi Jinping, au père victime de Mao et de ses factions, avec ses fils et filles de Princes de la Chine, n'en feront qu'une bouchée!
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