Le journaliste peut-il toujours refuser de livrer ses sources ? 

Comme beaucoup de journalistes, je me suis souvent retrouvé dans ce genre de situation après un reportage, une enquête, une interview ou un événement presse que j'organise, ou pour raison familiale, des "gens" viennent vous voir. Habiles, manipulateurs, curieux des détails, très attentifs. Je l'ai noté lors de retour de Cambodge, Birmanie, sur les dossiers armes chimiques et guérillas, en Chine et ce qui se passe dans les états-majors du parti et du gouvernement, Tibet quand j'y suis entré en pleine période d'insurrection, au Japon naturellement avec un désir de faire des rencontres avec des relations, contacts, autorités, et des questions comment ai je pu approcher tel politique, ou visiter tant de sites normalement interdits d'accès, Moyen Orient, Afrique, Iran et rencontres des responsables du nucléaire, visites et invitations par des dirigeants asiatiques, etc.

Assez fréquemment le désir des autorités est d'avoir des "sources" des cartes de visite, des fichiers, des numéros de téléphone, des noms, et comme le dit une vieille connaissance française, d'être capable de suivre les évolutions de postes sensibles dans l'administration ici et ailleurs. Cela se manifeste on le sait bien par des approches, des manips, des contrôles électroniques, des propositions pas désintéressées auxquelles il faut savoir résister, et en jouer, par des opérations de déstabilisation ou par la traitrise de vos collègues ou concurrents, bref... le désir des "flics" de savoir et contrôler ou désinformer se manifeste de plus en plus.

Internet a même renforcé les opérations de sécurité au point que bientôt cela devient insupportable mais paradoxe, riposte graduée, on a de nos jours de plus en plus de moyens de savoir qui vous espionne, vous surveille. La protection des sources est attaquée, cela devient une affaire d'Etat. En particulier quand des intérêts non négligeables sont en jeu, finance, politique, armement, les affaires, intérêts "divergents"etc. Si la loi reconnait le secret des sources, les agents publics n'en sont pas tous convaincus. Il peut y avoir intimidation, extorsion, garde à vue, violence en cas de non coopération du ou de la journaliste... Et dire qu'un seul email ou blog peut provoquer une véritable parano des services spécialisés pour se servir du journaliste et influer sur ses "réseaux".

J'ai donc bien aimé cette émission sur France Culture, précisément titrée "Le secret des sources"
Diffusée le 4 Mai 2013.

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